--NEWSLETTUX--

La Gazette du GAM
N° 89 - avril 2016

GRADUS AD MUSICAM

De la France au Mexique

Voyage dans la musique baroque

Telemann  Boismortier  Bach  Vivaldi

De Zumaya

 


C

e concert est la dernière étape du voyage dans le monde baroque proposé pour la saison 2015-2016. Sur les routes d'Europe et même au-delà, en compagnie de jeunes solistes, un départ à la rencontre de grands compositeurs contemporains : Vivaldi en Italie, Telemann et Bach en Allemagne, Boismortier en France et le prêtre Zumaya dans le Mexique colonisé par les Espagnols. Les œuvres, écrites entre 1707 et 1731, témoignent de la richesse exceptionnelle de cette période.
Au programme : 2 pièces purement instrumentales : le Concerto de chambre RV 108 de Vivaldi et la Sonate à 4 parties n°6 op 34 de Boismortier ; 2 cantates avec instruments : la Cantate sacrée de Telemann "Seele, lerne dich erkennen" pour soprano solo et une cantate de Zumaya "Si ya aquella nave" pour alto solo. Et c'est la Cantate BWV 150 de Bach "Nach dir, Herr, verlanget mich" pour solistes, chœur et ensemble instrumental qui clora le concert. Ecrite dès 1707, elle est construite sur l'alternance entre les arias et les chœurs, entre l'expression des tourments et les chants d'espérance du chrétien meurtri par la souffrance.

Dans ces 5 œuvres, les contrastes, les harmonies et les instruments, le plus souvent solistes, nous entraînent dans l'univers du baroque. Et pourtant chacun des compositeurs garde une expression très personnelle, quelque chose d'indéfinissable qui permet de l'identifier dès les premières notes. Quant à Bach, il reste celui qui a tenté de dire "un monde où tous les contraires seraient harmonieusement possibles".

Mélodie MILLOT, soprano
William SHELTON, contre-ténor
Benoît PORCHEROT, ténor
Paul BERTHELMOT, basse


Ensemble vocal & instrumental
GRADUS AD MUSICAM

 


Direction : François LEGEE



Dimanche 17 avril 2016 à 17h
Temple Saint-Jean, Nancy

Tarifs (hors frais de location) : 21 euros (normal), 16 euros (réduit + carte Cézam), 6 euros lycéens, étudiants , gratuit - 16 ans

Billetterie à l'entrée du concert

Réservations :

Magasins Fnac 0 892 68 36 22 (0,34?/min) www.fnac.com - Carrefour - G�ant
FranceBillet: 0.892.692.192 - www.francebillet.com

Les cantates de Bach

L

a cantate est une œuvre pour voix et instruments, plus élaborée que le motet, de nature exclusivement vocale (choral, texte biblique) pour petites formations, bien que certains musicologues aient considéré la participation d’un accompagnement au moins à l’orgue (J.S. Bach en a composé plusieurs). Elle comprend des chœurs, récitatifs, aria (exprimés par un(e) soliste avec appui instrumental) et ritournelles instrumentales. D’abord profane, surtout en Italie, elle est devenue religieuse en Allemagne par l’adoption et l’adaptation de textes bibliques (cantate biblique) et/ou de chorals (cantate-choral par utilisation des strophes des chorals, chaque mouvement de la cantate étant une variation sur le thème initial). Des textes libres ou poétiques plus ou moins lyriques (aria) alternent généralement avec autres éléments. Les principaux auteurs de textes libres ou rimés dont s’est inspiré J.S. Bach ont été Erdmann Neumeister (1671-1756) et Picander, pseudonyme de Christian Frédéric Henrici (1700-1764). Mais J.S. Bach aurait lui-même aussi écrit divers textes libres.

À l’époque de J.S. Bach, la cantate est le prolongement musical du culte pendant lequel elle est exécutée en une ou plusieurs parties encadrant la prédication. La cantate débute généralement par une introduction instrumentale, un chœur, quelquefois un aria. Elle se termine toujours par un choral à 4 voix, qui tient également lieu de moment de prière. J.S. Bach a conféré des structures très variables à ses cantates, apportant souvent des innovations. Il a composé ses cantates pour 5 cycles annuels de 59 cantates destinées à chacun des dimanches de l’année liturgique luthérienne, soit environ 350 cantates, dont seulement 250 nous sont parvenues.

 Cantate BWV150 : Nach dir, Herr, verlanget mich

C

ette cantate dispute avec la BWV 131 le titre de première cantate composée par Bach. Elle date de la période où Bach venait d'arriver à Mühlhausen, le 15 juin 1707, et a été donnée pour la première fois le 10 juillet 1707.

La cantate est écrite pour basson, deux violons et basse continue, deux voix solistes (soprano, basse) et chœur à quatre voix. La durée d'exécution est d'environ 17 minutes. Il y a alternances de chœurs et d'arias sans récitatifs ni répétitions da capo et il n'y a pas de mélodie chorale. Bach utilise intensément la fugue chorale et l'imitation polyphonique, changeant souvent très rapidement de tempo et de caractère au sein des mêmes mouvements pour adapter une nouvelle idée musicale à chaque phrase du texte.

Cette cantate est unique par son orchestration clairsemée ainsi que pour l’indépendance et la prééminence du chœur que l'on entend dans quatre des sept mouvements. La sinfonia et le chœur d'ouverture sont tous deux basés sur un motif d'un saut d'octave suivi de cinq demi-tons descendants. Cette figure chromatique, parfois appelée « basse lamento », a été utilisée par des compositeurs tels que Monteverdi comme représentation musicale de l'angoisse, de la douleur et de la nostalgie. Le cinquième mouvement est un des rares trios vocaux dans l’œuvre de Bach ainsi que le seul mouvement de la cantate qui soit en mode majeur, passant du si mineur au ré majeur. Le dernier mouvement est une chaconne construite sur une ligne de basse qui passe par une série de modulations. Le thème de ce mouvement final a été adapté par Johannes Brahms pour le finale de sa quatrième symphonie.

 



 

Joseph Bodin de
Boismortier
(1689-1755)


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oseph Bodin de Boismortier est le fils de Michel Bodin, ancien militaire reconverti dans la confiserie. La famille s’installe dès 1700 à Metz, et Joseph commence l’apprentissage de la musique auprès de Joseph Valette de Montigny. Celui-ci lui apprend le chant et la flûte, qui est en train de devenir un instrument très en vogue.

En 1713, Boismortier quitte le giron familial pour Perpignan où son ami, le vicomte d’Andrezel, lui a trouvé la charge de receveur de la Régie Royale des Tabacs pour les troupes du Roussillon. En 1724, il se rend à Paris. Ne souhaitant pas occuper de poste officiel dans une cour ou une chapelle, Boismortier compte parmi les premiers à vouloir vivre de ses compositions.

Même si la majeure partie de son œuvre est dédiée à la flûte traversière, Boismortier ne néglige pas pour autant les autres instruments : sonates pour basses, suites pour clavecin, sonates et suites pour musette et vièle, sonates en quatuor, œuvres pour hautbois et flûte à bec. Ses pièces, très appréciées du public parisien, lui permettent d’intégrer les salons les plus réputés ainsi que l’Opéra et le Concert Spirituel. Il compose d’ailleurs trois opéras-ballets ainsi qu’un certain nombre de cantates.

 

 

Antonio VIVALDI
(1678-1741)

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é le 4 mars 1678, fils de Giovanni Battista Vivaldi, violoniste à l'orchestre de la basilique Saint-Marc de Venise, Antonio Vivaldi est destiné à la prêtrise. Précoce et extrêmement doué pour la musique, il apprend le violon auprès de son père. Très tôt admis à la Chapelle ducale, il bénéficie de l’intense vie musicale qui anime la basilique Saint-Marc et ses institutions. Ordonné prêtre en 1703, il doit cependant renoncer à exercer son ministère à la suite d'une maladie.

Il est nommé alors maître de violon et compositeur en résidence à l’orphelinat Conservatorio dell’Ospedale della Pietà, où il entretient jusqu'en 1740 un orchestre réputé dans toute l'Europe et compose pour les concerts que l'hospice offre le dimanche. Il y écrit également la plupart de ses œuvres à destination de ses élèves. L'édition et la diffusion de ses œuvres lors de ses nombreuses tournées en Europe, dont il est en même temps l'interprète, lui assurent une popularité internationale. Excellent violoniste selon de nombreux témoignages, Antonio Vivaldi se consacre principalement à la forme du concerto : il introduit en particulier de nouvelles techniques de jeu, enrichit l'orchestration et redéfinit la forme du concerto grosso. Ainsi les recueils l'Estro armonico, la Stravaganza et les célèbres Quatre Saisons (Il Cimento dell'armonia e dell' invenzione) posent-ils les jalons du concerto soliste.

Extrèmement prolifique, l'œuvre de Vivaldi comprend plus de 470 concerti et sinfonie, 45 opéras, 2 oratorios, plus de 100 cantates, arie et serenate, 75 sonates et une quarantaine d'œuvres de musique sacrée dont un Gloria en Ré Majeur.

Manuel DE ZUMAYA
(1678-1755)

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anuel de Zumaya (c. 1678 – 1755) est sans doute le compositeur mexicain le plus connu de la période coloniale de la Nouvelle Espagne. En même temps, on peut dire que sa musique est  le sommet du style  baroque dans le Nouveau Monde. Il fut le premier musicien d'Amérique à composer un opéra en italien, appelé Partenope (à présent perdu).

Manuel de Zumaya est né à Mexico et était un mestizo (sang-mêlé). En 1715, il fut nommé Maître de Chapelle  (chef d'orchestre) de la  cathédrale de Mexico, et fut l'un des premiers Américains à occuper cette fonction. Il y resta jusqu'en 1738, quand il partit à Oaxaca,où il suivit son ami intime l'évêque Tomas Montaño en dépit des protestations des fidèles et des membres de l'orchestre de la cathédrale de Mexico qui souhaitaient le garder.

Manuel de Zumaya est mort le  21 décembre 1755, à Oaxaca,.

Les œuvres de Zumaya ne furent jamais publiées de son vivant, et sont restées inconnues en dehors du Mexique jusqu'en 1952 quand son nom fut mentionné pour la première fois en Angleterre.

ll semble que l'œuvre de Manuel de Zumaya ait été très abondante. Une grande partie a été perdue, mais ce qui nous est parvenu est tout simplement extraordinaire. En matière de musique sacrée, Zumaya peut tenir la comparaison avec bien des compositeurs baroques italiens, et>son audace harmonique extrême est un trait qui distingue Zumaya de ses contemporains. Il composa plusieurs messes ordinaires,une lamentation, et de nombreux motets. De Zumaya a été particulièrement prolifique en matière de villancicos (chants de Noël).

Actuellement, De Zumaya fait l'objet d'une redécouverte et il y a plusieurs projets en cours pour préserver son œuvre, principalement conservée à la cathédrale de Mexico et la cathédrale de Oaxaca. Ce ne sont pas les seuls endroits où ses œuvres ont été localisés. Des partitions ont été retrouvés dans différentes églises et collections de Nouvelle Espagne, territoires appartenant aujourd'hui aux États-Unis, et au Guatemala.

Ses compositions traduisent la modernité de l'époque des Bourbon, comme en témoigne la nouvelle langue tonale, incorporant arias et récitatifs, l'utilisation d'instruments à cordes (violons, violes, violoncelles) des bois, l'utilisation de formes comme la cantate pour voix seule combinant des éléments de l'opéra italien, le traitement ample de la polyphonie, avec des pièces à 8 voix.

 

Georg Philipp Telemann
(1681- 1767)

C

ontemporain de Bach, Telemann est l’un des compositeurs allemands les plus célèbres de son époque notamment par sa production atteignant les 6000 œuvres. Il marque par son goût de la nouveauté la transition entre l’âge baroque et la période classique. Issu d’une famille de classe moyenne dont le père est pasteur, il entreprend, après avoir suivi des études de droit à Leipzig, des études musicales à l’encontre de ce que souhaite sa famille. Il compose son premier opéra « Sigismund » (perdu) à l’âge de douze ans ainsi que des motets pour les services dominicaux de l’Eglise. Il fonde à Leipzig le « Collegium musicum », orchestre amateur qui comprend une quarantaine d’étudiants. Il est nommé maitre de chapelle à la cour du Comte Erdmann II de Promnitz en Pologne pour qui il compose 200 ouvertures dans le style français en moins de deux ans. Après avoir été maitre de chapelle à Eisenach et directeur de musique de la ville de Francfort, il est nommé directeur de la musique des Eglises de la ville de Hambourg. Grace à son deuxième mariage, avec Katharina Textor, il prend le titre de « bourgeois », ce qui lui donne de côtoyer l’élite locale pour qui il organise des concerts publics. Il prend la direction de l’Opéra de Hambourg qu’il se voit contraint de fermer peu après en raison du peu d’af fluence. Il rencontra Haendel et Jean-Sébastien Bach avec qui il se lia d’amitié. Très renommé à son époque, il refusa de nombreux postes tout au long de sa vie. Il composa environ 6000 œuvres dont la majeure partie fut publiée de son vivant lors de son séjour à Paris. Il est l’auteur de 3 autobiographies, en 1718, 1729 et 1740.


 


GRADUS AD MUSICAM

Prochains concerts


4 juin 2016

Beethoven

Concerto pour violon
Fantaisie pour piano, chœur et orchestre
Bizet
30 avril 2016 -  Domjevin
23 mai 2016 - Essey-lès-Nancy

Musique irlandaise

Trio L’échappée belle

Orchestre Gradus ad Musicam et chœur d’enfants


Bizet



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