GRADUS AD MUSICAM
Maurice RAVEL Concerto en sol pour piano & orchestre Claude DEBUSSY Printemps pour chœur & piano à quatre mains
A
vant-dernière œuvre achevée de Ravel qui, à partir de 1933, perdit la faculté d'écrire sa musique, le Concerto pour piano en sol
fait partie des œuvres majeures du compositeur. Construit sur un modèle classique, il partage avec le Concerto pour la main gauche, dont il est l'exact, mais très dissemblable contemporain, de nombreux emprunts au jazz. L'extraordinaire 2° mouvement - adagio assai - développe une seule phrase, longue, expressive, que l'instrument soliste orne de traits décoratifs.
Debussy compose Printemps alors qu'il est en résidence à la Villa Médicis, après avoir remporté le prix de Rome, de 1885 à 1887.
Sa source d'inspiration est une œuvre de Sandro Botticelli, Le Printemps.
« Je voudrais exprimer la genèse lente et souffrante des êtres et des choses dans la nature, puis l'épanouissement ascendant et se terminant par une éclatante joie de renaître à une vie nouvelle en quelque sorte. »
Un chef-d'œuvre de jeunesse de Debussy !
Le programme sera complété par la délicieuse Sonate pour violon et piano de César Franck.
Lise DIOU-HIRTZ piano
Audrey MOSWITZA piano
Jeffrey NAU piano
Rémi CHOPINEZ violon
Chœur & Orchestre Symphonique GRADUS AD MUSICAM
Direction
François LEGÉE
Samedi 21 mai 2022 à 20h Salle Poirel Nancy
Tarifs (hors frais de location) :
- 22 €
(1° catégorie: orchestre et 1er rang de balcon)
- 19 € (2° catégorie : balcon)
- 17 € (réduit* : toutes catégories)
- 6 €
(lycéens/étudiants jusqu'à 26 ans)
- gratuit en dessous de 16 ans
*Chômeurs et groupes + de 10 personnes
Billetterie à l'entrée du concert
Renseignements : Gradus Ad MusicamMél. : gam@gradus-ad-musicam.com Tél. : 03 83 21 09 19
Réservations : Salle PoirelMél. : poirel@nancy.fr Tél. : 03 83 32 31 25
Claude Debussy (1862-1918)
C
laude Debussy naquit à Saint-Germain-en-Laye dans une famille modeste le 22 août 1862. Rien ne le prédestinait à devenir cet artiste unanimement reconnu aujourd’hui. Il est l’aîné de cinq enfants. Sa mère, Victorine, une femme anticonformiste, décide de l’éduquer elle-même et Claude n’ira jamais à l’école. Son père, Manuel-Achille, enchaîne les déboires professionnels et peine à subvenir aux besoins de sa famille. Lors des événements de la Commune, il s’engage dans l’armée du côté des révolutionnaires. Ce choix lui vaudra un an de prison et quatre ans de privation de droits civiques.
Dès l'âge de 10 ans, Debussy est accepté au Conservatoire de Paris, où il passera alors plus de 10 ans. L'élève révèle déjà une personnalité complexe et insaisissable. Grâce à sa cantate L'enfant prodigue, il obtient en 1884 le prestigieux prix de Rome qui lui procure un séjour de trois ans à la Villa Médicis et une bourse confortable. Mais son séjour à la Villa sera le point de rupture avec l'académisme. En cette fin de décennie, il a l’occasion de découvrir plus largement la musique de Richard Wagner qu’il admire par-dessus tout. Pourtant, il cherche justement à s’exprimer d’une autre manière, presque diamétralement opposée à celle du maître de l’opéra allemand. Supportant mal son exil, le musicien démissionne au bout de deux ans et rentre à Paris où il mènera une vie de bohème.
Admirateur de Mallarmé et habitué de ses salons, Debussy est fasciné par le symbolisme. Il s'inspire de ce mouvement dans sa musique, notamment Prélude à l'après-midi d'un faune (1894) à partir d'un poème de Mallarmé. Le compositeur fait preuve d'une audace musicale qui aura du mal à être appréciée, par exemple avec son opéra Pelléas et Mélisande (1902) qui fut au début très critiqué avant d'être célébré et joué dans le monde entier. D'autres œuvres du compositeur sont néanmoins des succès : Chansons de Bilitis (1898), les Nocturnes (1899). Au moment où les tensions qui mèneront à la Première Guerre mondiale se font sentir, il exprime de plus en plus l’idée de revenir à une musique nationale et signe ses œuvres « Debussy, musicien français ».
Le succès de son opéra a accéléré le rythme de représentation de ses œuvres qu’il doit accepter d’aller diriger à travers l’Europe au cours de voyages qui l’épuisent. À partir de 1909, les premiers symptômes d’un cancer se manifestent. Les tournées sont interrompues par la guerre, et les années qui suivent sont pénibles, entre les difficultés financières, la maladie, et la difficulté qu’a le public à comprendre ses dernières œuvres. Entre 1915 et 1917, Debussy compose ses dernières œures, toutes pour piano ou de musique de chambre. Il s’éteint le 25 mars 1918.
Maurice Ravel (1875-1937)
M aurice Ravel est né le 7 mars 1875 à Ciboure (près de Biarritz). Ses parents s'installèrent trois ans plus tard à Paris. Son père, Joseph, ingénieur, bon musicien amateur ainsi que sa mère, également amatrice de musique, l'encouragèrent à débuter le piano dès l'âge de six ans. Il entra au Conservatoire de Paris à l'âge de quatorze ans, où il bénéficia notamment de l'enseignement de Gabriel Fauré, qui lui apprit la composition. En 1901, Maurice Ravel obtint un second prix au Concours du Prix de Rome. Il n'obtint jamais le premier prix malgré deux autres tentatives ultérieures. En 1905, lorsque qu'il fut éliminé du concours, il était déjà très connu et avait déjà composé Jeux d'eau, Pavane pour une infante défunte, un quatuor à cordes, Miroirs...mais certains lui reprochaient d'imiter Debussy. Maurice Ravel composa l'essentiel de son œuvre jusqu'en 1913. En 1914, bien que réformé, il obtint d'être engagé dans le corps ambulancier à Verdun et fut démobilisé en 1917.
Après la guerre, il choisit de vivre dans une maison retirée avec ses nombreux chats qu'il adorait. Il était également passionné par les automates, dont il avait une collection. En 1920, il fit scandale en refusant la légion d'honneur. Par la suite il voyagea à l'étranger. C'est en 1928 qu'il composa le très célèbre Boléro (considéré d'abord par Maurice Ravel comme un simple exercice, le Boléro de Ravel est composé d'un seul thème, répété du début à la fin, sans autre modification qu'une variation de timbres, un crescendo et, in extremis, une modulation (changement de tonalité)....
En 1932, Maurice Ravel subit un traumatisme crânien lors d'un accident de taxi. On lui décela une affection cérébrale en 1933. Il mourut le 28 décembre 1937, après plusieurs années d'atroces souffrances et au lendemain d'une opération chirurgicale sans espoir.
Souvent comparé à Debussy, principalement en raison de la similitude de leurs univers harmoniques, Maurice Ravel fut cependant plus attiré par les structures musicales abstraites. Maurice Ravel ne se fixa pas sur un style d'écriture. Il fut, par exemple, inspiré par le classicisme dans la Pavane pour une infante défunte. Il rejoignit l'école impressionniste avec les pièces pour piano Jeux d'eau (1901) et Miroirs (1905), Gaspard de la nuit (1908).
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Concerto en sol pour piano & orchestre
R
avel entreprit simultanément la composition de ses deux concertos pour piano, le Concerto pour la main gauche et le Concerto en sol, au printemps de 1930. Les deux partitions furent achevées à l’automne de l’année suivante.
Le Concerto en sol, celui dont le plan est, des deux, le moins déroutant, « celui qui n’est pas pour la main droite seule », disait Ravel, fut d’abord conçu sous la forme d’une rhapsodie basque avant de prendre la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Le compositeur explique lui-même : « (C’est) un concerto dans le sens le plus exact du terme et écrit dans l’esprit de ceux de Mozart et de Saint-Saëns. Je pense, en effet, que la musique d’un concerto peut être gaie et brillante. »
Ce concerto, très virtuose, transcende son époque. Le premier mouvement utilise en effet des rythmes et des motifs que l’on se plaisait à découvrir (blues, jazz, fox-trot), avec une élégance et une distance typiques de Ravel, cependant que le troisième, selon André Boucourechliev, « déchaîne son “motorisme”, grande obsession de l’époque 1930 », avec de nouveau des espiègleries aux cuivres (glissandi des trombones) et des emprunts au jazz. Quant au mouvement lent, qui est certainement l’une des plus belles inspirations du compositeur, c’est une magnifique rêverie mélodique, soutenue par les broderies du cor anglais où l’on perçoit « des pulsations de sarabande et de valse noble » ; elle coûta toutefois beaucoup de peine au compositeur, qui l’élabora à la sueur de son front, « deux mesures par deux mesures » avec sous les yeux la partition du Quintette avec clarinette de Mozart.
Créé à la salle Pleyel par Marguerite Long le 14 janvier 1932, Ravel dirigeant l’orchestre, le Concerto en sol fit très vite, en compagnie de son auteur et de sa dédicataire, la conquête de l’Europe.
Source : France Musique
Printemps
P rintemps est une suite symphonique pour orchestre et piano à quatre mains, composée par Claude Debussy en deux versions : la première, disparue, en 1887, et la deuxième en 1908.
Il s'agit d'abord d'une partition pour piano, chœur et orchestre. Debussy envoie cette suite comme deuxième œuvre proposée à l'Académie des Beaux-Arts. L'institution la juge « étrange » :
« On reconnaît chez lui un sentiment de la couleur musicale dont l'exagération lui fait facilement oublier l'importance de la précision du dessin et de la forme. Il serait fort à désirer qu'il se mît en garde contre cet "impressionnisme" vague, qui est un des plus dangereux ennemis de la vérité dans les œuvres d'art. »
Cette première partition aurait été perdue lors de l'incendie du relieur. Debussy la compose à nouveau en 1908, sans le chœur et avec un piano à quatre mains, à partir d'une réduction pour piano qui subsistait.
C'est un bel exemple de musique " modern style " ou belle époque, avec ses lignes allongées suivies d'un reflux et d'un motif mélodique tendre et intime qui apparaît. Nous sommes comme enchantés dans un pays de merveilles et de pureté car ce beau là est parvenu jusqu'à nous pour toucher autant notre cœur que notre intelligence ; voilà le vrai changement que fut durant cette fin du XIX° siècle l'art français : une véritable révolution tranquille....
Au juste, en parlant de Debussy, on pourrait parfois écarter à son propos la sempiternelle étiquette impressionniste et plutôt parler d'influence japonisante, orientaliste, faite d'arabesques, parler aussi de l'univers de la musique pour enfants ou populaire, transcendés par un sens poétique exceptionnel, qui reflète et prolonge cette ambiance très particulière de l'art symboliste depuis l'architecture, la céramique, les affiches, la gravure, et surtout la peinture et la littérature d'un style nouveau, ancré dans le passé et demeurant absolument libre, novateur, qui a préparé à la grande mutation de l'art du XX° siècle. Debussy, c'est l'avènement de la couleur, de la fraîcheur dans la musique, ainsi que de l'ambiance poétique.
Source : Debussy - Printemps
M
esse un jour ordinaire s’articule principalement autour de deux textes : celui du rituel de la messe (« l’Ordinaire de la messe », que l’on chante tous les jours) et la parole dérisoire de Laurence, jeune femme à la dérive, toxicomane ordinaire (aujourd’hui disparue), tirée d’un document filmé de Jean Michel Carré, « Galère de femmes ».
Elle met ainsi en présence une parole collective - parole véhémente, fracassante, sûre de ses valeurs, sûre de son ordre - et une parole individuelle, modeste, minime, humaine et négligeable.
Créée en 1994 au Festival Musica, Messe un jour ordinaire fut reprise de nombreuses fois en France et en Europe et à chaque concert ovationnée et saluée par la presse.
Ensemble vocal Les Métaboles
Ensemble instrumental Multilatérale
Chœur de chambre Gradus ad Musicam
Direction Léo Warynski
Samedi 28 mai 2022 à 20h Arsenal Metz
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Bernard Cavanna
C'
est sur les conseils d'Henri Dutilleux, puis avec l'aide de Paul Méfano et de Georges Aperghis que Bernard Cavanna se lance dans la composition ; mais son influence principale demeure la musique et la pensée du compositeur roumain Aurèle Stroë, dont il réalisera en 2000 avec Laurence Pietrzak un portrait filmé en forme d'hommage. Singulièrement libre à l'égard des dogmes, son œuvre témoigne d'une inventivité tout intuitive et d'un savoureux éclectisme qui mêle veine populaire et legs romantique.
À son répertoire, qui couvre tous les genres, figurent notamment quatre concertos composés pour trois de ses instruments de prédilection : le Concerto pour violon (1998-99), Scordatura, concerto n°2 pour violon (2018-19), le Double concerto pour violon et violoncelle (2007) et le Karl Koop Konzert (2008) pour accordéon. Messe un jour ordinaire est parmi ses œuvres les plus marquantes, tout comme sa composition, créée en 2013 par l'Ensemble Ars Nova, pour trois ténors et ensemble de 18 instruments d'après À l'agité du bocal de Louis-Ferdinand Céline.
Bernard Cavanna fut titulaire de la Bourse annuelle de la création (1984), pensionnaire à la Villa Médicis (1985/1986), Prix SACEM de la meilleure création contemporaine (1998), Prix de la Tribune Internationale de l'Unesco en 1999, Victoire de la musique (2000), Grand Prix de la musique de la SACD (2007) et récemment le Prix International Arthur Honegger (2013) et le Grand Prix SACEM (2014).
Messe un jour ordinaire
M esse un jour ordinaire s’articule principalement autour de
deux textes : celui du rituel de la messe (« l’Ordinaire de la
messe », que l’on chante tous les jours) et la parole dérisoire
de Laurence, jeune femme à la dérive, toxicomane ordinaire
(aujourd’hui disparue), tirée d’un document filmé de Jean
Michel Carré, « Galère de femmes ».
Elle met ainsi en présence une parole collective – parole
véhémente, fracassante, sûre de ses valeurs, sûre de son ordre
– et une parole individuelle, modeste, minime, humaine et
négligeable.
Dans ce contexte tragi-comique et un peu graveleux, les mots
de la messe (chantés par le chœur et deux solistes éloquents)
vont s’user au fur et à mesure de leur répétition jusqu’à se vider de leur sens et ne plus exprimer que quelques réflexes
agressifs et conditionnés : « Rex ! Roi-roi, King ! Gloire ! » « syndrome de la magnificence » caractéristique du groupe.
Le chœur et solistes sont soutenus par un orgue (écriture
immuable et primitive), des cuivres tonitruants, une débauche
de cloches et quelques pauvres traits d’accordéons.
Fraîchement sortie de prison, Laurence tente une série de
démarches auprès d’une association caritative où elle
obtiendra en consolation une paire de bottines presque à sa
taille. Sa voix est plus modeste, moins puissante, parfois détimbrée, bien plus proche des mots ; un violon précède,
soutient ou commente ses mots. Ses demandes vont perturber
et agresser le groupe jusqu’à déstabiliser le bon ordre de la
liturgie.
A la dérive, de Heilig (Saint), Heiliger Geist (Saint Esprit),
Heiliges Reich (Saint Royaume), Heiliges Fleisch (Sainte
Viande) à une phrase de Klaus Barbie « Herr Präsident, ich
habe nichts zu sagen » (Monsieur le Président je n’ai rien à
dire), la liturgie se radicalise jusqu’à se détruire piteusement.
Enfin, sur quelques sons suspendus, la partition se repose sur
des mots étranges et doux, simples et forts : « doucement,
lorsque le jour monte, les ombres se mettent à danser
secrètement, et la lune vertige, avance, à pas de ciel vers
l’aube », mots écrits par Nathalie Méfano à qui cette œuvre
est aussi une sorte d’hommage.
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SAISON POIREL 2021-2022
Joseph HAYDN
LA CREATION
Samedi 25 septembre 2021 à 20h - Salle
Poirel, Nancy
ORIENT-OCCIDENT
A la croisée des chemins
Samedi 29 janvier 2022 à
20h - Salle Poirel, Nancy
Johann Sebastian BACH
Passion selon Saint
JeanSamedi 2 avril 2022 à 20h30 - Dimanche 3 avril 2022
à 17h - Basilique du Sacré-Cœur,
Nancy
Maurice RAVEL
Concerto pour piano en sol
Claude DEBUSSY
Printemps pour chœur & piano à quatre mains
César FRANCK
Sonate pour violon & pianoSamedi 21 mai 2022 à
20h - Salle Poirel, Nancy
Hors Abonnement
Champagne !
Chœurs et airs
d’opéraConcert organisé par le Rotary Club Jean-Prouvé, Nancy
Samedi 18 décembre 2021 à 20h30 - Salle Poirel, Nancy
Fantastique !
BERLIOZ : Lélio ou le retour à la vie -
Orchestre des Jeunes Symphonistes Mosellans – Chœur Régional
Dimanche 24 avril 2022 à 16h - Arsenal de Metz
Bernard Cavanna
Messe un jour ordinaire
Ensemble vocal Les Métaboles
Ensemble instrumental Multilatérale
Chœur de chambre Gradus ad Musicam
Direction Léo Warynski
Samedi 28 mai 2022 à 20h - Arsenal de Metz
Wolfgang Amadeus MOZART
RequiemSamedi 14 mai 2022 à 20h
Eglise Saint-Etienne,
Bar-le-Duc
Samedi 11 juin 2022 à 20h
Salle des fêtes Bernie Bonvoisin,
Vandœuvre-lès-Nancy
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